Cet ouvrage qu’
Cinquante ans plus tard la fougue est intacte. De quoi parle-t-il ?
De l’armée se préparant au débarquement de Provence, de la guerre ensuite jusqu’à la victoire ?
De cela, bien entendu, car son récit, très évocateur, s’encadre dans les évènements de l’époque, mais plus que de cela si l’on sait lire entre les lignes car, à travers la vie de chaque jour où les faits se télescopent, l’esprit prend sa place,
Un escadron de Chasseurs d’Afrique, ce n’est pas un peuple entier mais ce peut être un symbole. Parce qu’il est fort, nous le trouvons beau.
A travers ce que l’auteur nous donne à lire, nous faisant, sans même y songer, entrer dans son jeu, se déroule une belle histoire d’amour, écrite entre les lignes, où l’on retrouve chacun à sa place, ceux qui vont aborder le même destin : quelques briscards et beaucoup de Marie-Louise, gens du nord de la Méditerranée prêts à participer à la libération de la patrie ; gens du sud, ces Pieds-Noirs dont on reparlera tant plus tard et qui se trouveront en nombre sur les barges de débarquement.
Ils formeront le fond de ce livre ; ils sont les camarades avec qui se nouent les liens les plus étroits, ceux que les tracas inévitables de la vie commune n’entament pas, les camarades à qui l’on tient tant, et certains vont pourtant disparaître dans l’action parce que leur heure était venue.
L’auteur exprime avec son cœur le sens profond de cette camaraderie et l’acceptation de la mort de l’autre, semblable à celle qui, demain, sera peut être
Quelques jours avant l’armistice, la machine qui a donné tout ce qu’elle avait à son équipage s’abîme dans les flammes.
Le vieux Saint-Malo termine sa carrière, emportant dans une ruée finale le corps d’un camarade, le dernier arrivé, le Marie-Louise, l’un des ces volontaires saisis en pleine bataille, à qui nul ne rendra mieux hommage que ne le fait l’auteur. Hommage à un camarade puis honneurs rendus au Saint-Malo, ce héros sans le savoir auquel son équipage a conféré la vie.
Le chevalier s’incline devant la dépouille de son destrier percé de coups.
Cette description d’une scène proche de la fin du récit en donne en résumé
Amour de ce que l’on va accomplir, amour de ceux qui partagent votre idéal et votre tâche, et, pour finir, amour de cette machine qui a décuplé les forces de cinq camarades liés les uns aux autres et qui lui ont apporté ce qui lui manquait : l’intelligence, le courage, la vie.