Leclerc et l'Indochine
Stratège militaire et génie politique
par Axel Rappolt
L'auteur
Axel Rappolt, saint-cyrien, docteur en sciences politiques de l'université de Paris I Panthéon-Sorbonnes et docteur en histoire de l'Université de Paris III Sorbonne Nouvelle, est chercheur associé au musée de l'artillerie -musée de rance - à Darguignan.
L'ouvrage
Le général Leclerc est très connu par la population française en 1945. Saint-cyrien, compagnon de la Libération, il a rejoint le général de Gaulle dés son appel du 18 juin. Sa promotion a été exceptionnelle : il est passé du grade de capitaine breveté de l’Ecole Supérieur de Guerre en 1939 à celui de général de corps d’Armée en 1945. Pour le commun des mortels, il est le « Libérateur de Paris et de Strasbourg ». Il a poursuivi la lutte contre l’Allemagne jusqu’à Berchtesgaden après avoir prononcé et tenu le célèbre « Serment de Koufra ».
Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, le 8 mai 1945, le général de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République Française, décide, le 7 juin 1945 de désigner Leclerc comme commandant des forces françaises en Extrême-Orient pour combattre le Japon. En effet, la guerre n’est pas terminée en Indochine, dernier territoire de l’empire a n’avoir pas été « libéré ». Cette décision ne surprend personne. A coup sûr, le général va libérer l’Indochine comme il a libéré l’Alsace ! Pourtant de Gaulle l’avertit en lui disant « qu’il allait en Indochine parce que c’était le plus difficile… » alors qu’il espérait retourner au Maroc…
Dans sa nouvelle mission, avec ses compagnons de la 2ème DB du groupement mobile de Massu, les Rochambelles, Leclerc est en pays de connaissance.
Pourtant, dès le début, il se heurte à l’opposition des Alliés qui refusent globalement le retour à la situation d’avant-guerre, en particulier les Etats-Unis de Roosevelt. Mais, surtout, le général découvre le nationalisme vietnamien naissant assorti d’un nouveau type de combat : la guérilla. Il en prend rapidement conscience et doit donc s’adapter à cette nouvelle situation qui va le contraindre, dans le temps, à mêler décisions politiques et opérations militaires.
L’ouvrage « Leclerc et l’Indochine » vise à reconstituer la pensée du général oscillant entre « le militaire » et « le politique » au gré des évènements qui secouent la péninsule de 1945 à 1947-Tout d’abord « Leclerc le Militaire », dès sa nomination à la tête du Corps Expéditionnaire Français dans la guerre contre le Japon après avoir quitté le commandement de la 2ème DB jusqu’à la « reconquête du sud de l’Indochine » ;
- Ensuite « Leclerc, le militaire et le politique », du retour de la France au Tonkin en mars 1946 jusqu’à son rappel en France en juillet 1946 ;
-enfin « Leclerc le politique », de sa mission d’inspection de décembre 1946 à janvier 1947 jusqu’à sa disparition à Colomb-Béchar le 28 novembre 1947.